[DEFINITION] R&B

LE R’n’B.

Le R’n’B désigne un courant musicale populaire, majoritairement interprété par des noirs américains et qui est une combinaison de diverses inspirations (Jazz, Blues, Gospel, Funk et Soul.)


LES ORIGINES

On n’apprend rien à personne en disant qu’à l’origine le R&B (Rythm and blues) désigne l’ancêtre du Rock&Roll. C’était une musique qui reprenait la gamme harmonique du blues (en fait un schéma établi d’une suite d’accords) en combinaison avec du Boogie-woogie.

Les chœurs étaient fortement influencés par le Gospel dont le format « call & response » convenait au rythme binaire utilisé. (Rappelez vous le fameux morceau de Ray Charles "What'd I Say" qui utilise à merveille ce schéma "appelants" et "appelés" : Le Lead lance une phrase reprise en harmonie par les chœurs).

L’originalité du R&B de l’époque est d’avoir utilisé le downbeat (ou backbeat). Pour ceux d’entre vous qui joueraient de la batterie l’explication serait plus aisée.
Pour comprendre :
Frapper du pied 4 temps : 1,2,3,4 – 1,2,3,4 -1,2,3,4 – etc…
Maintenant frappez des mains sur les temps 2 et 4

Ca donne : 1 CLAP 3 CLAP.

Une autre version est une syncope du downbeat, ou le on frappe des mains lorsque le pied se lève.

Ca donne : 1 CLAP 2 CLAP 3 CLAP 4 CLAP

Utilisé depuis le début dans le gospel, il fut intégré beaucoup plus tard dans la musique noir populaire sous le terme "UPBEAT".

Dans les années 40, le R&B était très proche des grandes formations JAZZ de l’époque.
D’ailleurs, bon nombre de ces formations enregistraient pour les artistes R&B.
On doit même au R&B d’avoir influencé le Jazz Be-bop pour donner le Hard-Bop qui fut l’une des plus glorieuse période du Jazz…

Dans les années 50, la musique évolue et on voit apparaître divers styles « régionaux » :
Detroit, Louisiane, Nouvelle Orléans, Philadelphie … Autant d’artistes, de majors, de producteurs qui ont su façonner un son à leur image pour donner divers branches au R’n’B

Mais le genre se perd au profit de la Soul puis du Funk et enfin le Disco …


LE R&B CONTEMPORAIN

Le Funk et le Disco ont intégré les instruments électroniques dans la musique populaire.
Les thèmes étaient aussi beaucoup plus axés sur le sexe, l’amusement, les fêtes, la dance …

Les premiers disques R&B de l’époque (vers 1985) sont résolument tournés vers le funk et le disco : Michael Jackson, Whitney Houston, New Edition, Earth Wind And Fire etc …
D’ailleurs on ne les appelle même pas R&B mais soit Pop, soit Funk !!!

Le Hip-Hop va lui aussi beaucoup influencer la musique moderne par son traitement du rythme et l’utilisation de samples.
Vers 1987 – 1988, des producteurs (Teddy RILEY en tête de file) vont inclure ces innovations à leur musique pour donner ce que l’on appelle le New-Jack Swing. (On doit ce nom au travail conjoint du journaliste et coscénariste de New jack city Barry Michael Cooper et Teddy Riley qui a signé la BO)
« New jack R&B » ou « Swing Beat » étaient les termes (peu) utilisés avant …

De 1989 jusqu’à 1994 : c’est l’âge d’or du New Jack Swing pur et dur.
(A noter UN pur ovni : le 2e Jodeci. Un style totalement à part, rien voir avec les prods de l'époque...en avance sur les sons 1995 et sur la mouvance G-FUNK)

Un groupe va notamment se détacher de tout le reste c’est BOYZ II MEN.
Il a su incorporer à la perfection (Cooleyhighharmony sorti chez MOTOWN en 1991) le style urbain du newjack et renoué avec le Soul classique du son de DETROIT grâce à leurs harmonies qui rappellent les débuts du R&B …
MOTOWN lançait d’ailleurs une réelle offensive contre UPTOWN (Jodeci, Heavy D, Mary J., etc …) qui détenait une grosse part de marché sur ce courant émergeant. C’est MOTOWN qui va précipiter la chute du Label en signant André HARELL comme directeur artistique qui va vendre son catalogue à MCA avec la suite désastreuse que l’on connaît …

A cette époque (94-95) on sent nettement deux courants distincts naîtrent :

D’un coté c’est le début du Hip Hop Soul (toutes les prods des Untouchables cartonnent et sont beaucoup copiées) qui est le digne successeur de ce qui est amorcé par le Newjack.

Mais d’un autre coté des producteurs comme BABYFACE ou Terry lewis et Jimmy Jam vont proposé une musique plus douce, plus calme, plus mélodique que l’on appelle souvent le QUIET STORM. Le saxophone, les nappes de synthé, les violons refont leurs apparitions et le SLOW JAM apparaît comme un style à part entière.

Un autre courant apparait aussi c’est le NEO-SOUL (NU SOUL), mais on en parlera à part sur un sujet traitant la musique SOUL.

A la fin des années 90 le R&B est si populaire que son influence peut être ressentie chez les artistes pop (J.lOPEZ, NSYNC, 98 DEGREES …) ouvrant d’ailleurs une branche appelée « urban pop », « hype pop » ou plus souvent « Pop R&B » (PINK, BRITNEY SPEARS, JUSTIN T., Etc …)

LES ANNEES 2000.

Le R&B continue d’évoluer à tel point que l’on ne sait plus où en sont les limites.
Depuis 2000, le R&B et le hip hop ont évolué conjointement à un point où dans la plupart des cas, la différence entre les deux réside dans le fait ou
l’interprète chante ou rap.
Le R&B moderne a un son plus axé sur le rythme que le hip hop soul, et l’on ressent le manque d’émotion « brute » d’attitude « hardcore » et surtout le coté soulful urbain sur lequel le hip-hop soul s’était forgé.

En un sens, on pourrait voir une similitude dans la recherche autour du rythme entre le R&B et le Newjack des débuts.

Une différence avec les anciens, les artistes R&B sur le devant de la scène: Usher, B2K, Chris BROWN,Beyoncé, Ashanti, ou encore Mariah Carey ont une musique qui oscille facilement entre le R&B contemporain et la pop.

On voit aussi apparaître un R&B Soulful avec des artistes comme Alicia Keys, John Legend, Toni Braxton, ou encore Rubben STUDDARD qui imposent une influence des classiques noir-américains.

Autres particularités du R&B de notre époque, c’est l’incorporation d’éléments Caribéen, surtout dance hall et reggaeton.

Le Quiet storm, qui existe toujours, n’est plus aussi dominant dans les charts, et généralement on le confine dans un rôle de R&B dit « urban adult contemporary » qui se concentre sur une audience plus mature et réceptrice à une musique moins glamour et paillettes : Brian MCKNIGHT, GERALD LEVERT, KEM, BABYFACE, ERIC BERET...

Autour de tout cela (et pour compliquer un peu les choses) on trouve les producteurs “STAR” qui développent un son particulier et propre à eux-mêmes :
Timbaland : Connu pour ses instrus novatrices et résolument hip hop /jungle. Un mix entre rythmes syncopés, ambiance sonore “cartoon”, cris et rire de bébé,ambiance « orientale » et indienne. (Aaliyah, Ginuwine, Justin Timberlake ,Missy Elliott, etc …)

Neptunes : Peu de samples, mais une musique plus électronique plus épurée qui met l’accent sur le rythme ou sur une ligne mélodique accrocheuse. (Kelis, Robin THICKE, Britney SPEARS,Toni BRAXTON etc…)

Lil' Jon : Qui a imposé son crunk&B, d’ambiance hip hop sudiste (grosse basse, caisse clair et cris) ( Ciara, Brooke Valentine, Usher ...)

D’autres producteurs comme Tim and Bob, Rodney JERKINS, Ryan LESLY ou encore Scott STORCH ont eux aussi imposé leurs sons mais ces derniers n’ont pas de marque de fabrique aussi distincte.

Ces diverses brèches rendent le R&B à la fois complexe et aussi très ouvert à une émergence dans le futur.
Et quoi que l’on dise cela rend curieux d’entendre ce que l’avenir nous réserve...